Conférence gratuite : Petites et grande Histoires gourmande(s) de la table du réveillon

Votre conférence : 

Cette conférence est une promenade dans l’histoire de l’alimentation, une exploration du repas de fête par excellence et une rencontre avec des nourritures aussi savoureuses que bonnes à penser. Notre première étape sera une évocation de l’histoire de la table. Nous verrons la notion de « réveillon » apparaître et évoluer. Ce faisant, nous croiserons les gros soupers, les recignons, les collachons et d’autres réjouissances d’antan. Ce sera l’occasion d’évoquer un riche folklore culinaire, qui fait autant de place à des aliments « maigres » qu’à des aliments « gras », et propose même des solutions pour servir un repas aux anges ! Au cours de notre seconde étape, nous laisserons des nourritures associées dans le cœur des Français aux agapes de fin d’année nous parler de leur histoire et de notre être au monde. Le boudin blanc, les huîtres, le saumon, la bûche et le champagne seront là. La dinde viendra accompagnée du chapon et de quelques autres volailles grasses. Le foie gras a prévenu qu’il viendrait avec son cousin protestataire, le faux-gras. Fiers d’être devenus des mets « tendance », des fruits exotiques prendront aussi la parole. Très gourmand, ce menu satisfera une curiosité exigeante et immédiate, tout en nous invitant à penser la fête en général, et le repas festif en particulier.

 

L'anecdote : Porter le Toast, les dessous d'une expression

Tout commence en Angleterre, avec deux possibilités étymologiques au XVIIIe siècle; la première très "pratique" est celle évoquée par l'abbé Prévost en 1755: toast = " rôtie, tranche de pain grillée que l'on trempe généralement dans une boisson"; et des Anglais respecteraient cet usage quand ils boivent à la santé de quelqu'un... 

Elle peut paraître acceptable, mais dans la revue Le Pour et le contre au début des années 1730, on trouve l'explication suivante: le toast serait le nom que les gentlemen donneraient à la liste des noms de "Beautés du pays" à la santé desquelles ils avaient l'habitude de boire. Cela est d'ailleurs d'autant plus probable qu'il était fréquent de boire à la santé de personnes absentes. 

Cette explication est donnée dans un texte assez précis sur les façons de boire de la bonne société anglaise. Ce qui peut la rendre d'autant plus séduisante. 

Il est aussi établi que dans certains contextes, le "toast" était la femme en l'honneur de qui on buvait au début du XVIIIe siècle. "Toast" entre en français grâce aux anglomanes, dès le XVIIIe siècle, mais prend plus d'importance au XIXe siècle. 

 

Votre conférencier : 

Frédéric Duhart est enseignant-chercheur. Il enseigne l’anthropologie de la nutrition dans le cadre du DU Clinique des troubles alimentaires (Sigmund Freud University–Paris) et collabore sur des thèmes de patrimoine alimentaire avec le Collège de Tlaxcala (Mexique). Secrétaire général de la Commission pour l'Anthropologie de l'Alimentation et de la Nutrition de l'IUAES (ICAF). ll est l'auteur de nombreux articles et de plusieurs ouvrages, parmi lesquels Carafes et alambics. Les mots du vin et autres boissons (Ed. Le Robert, 2007), Du monde à l'assiette. Mythologies alimentaires (Dilecta, 2007) et De confits en foies gras. Une histoire des oies et des canards du Sud-Ouest (Elkar, 2009).