Extrait - Michel-Ange : le Terrible

Une conférence présentée par Tatiana Mignot

Diffusée en direct le jeudi 11 mars 2021

Michel-Ange, sans doute le plus grand sculpteur de tous les temps, a aussi été un acteur majeur de l'histoire italienne. Génie au sale caractère, il a marqué l’Histoire de l’art de ses colères et de son talent. Avant d'atteindre 30 ans, Michelangelo Buonarroti avait déjà sculpté la Pietà et David, deux des œuvres les plus célèbres de toute l'histoire de l'art. Sculpteur virtuose du marbre mais aussi peintre illustre des Papes et du Vatican, les créations de ce maître de la Renaissance sont uniques : aucun artiste, avant ou après lui, n'a produit une œuvre d'une telle envergure. Tatiana Mignot, guide-conférencière, vous retrace l'ascension de Michel-Ange.

Ce qu'il faut retenir

Michel-Ange fait un premier apprentissage chez un peintre, Domenico Ghirlandaio, où il apprend les bases du dessin. Plus tard, c’est au jardin de San Marco où les Médicis exposent leurs plus belles sculptures, que le jeune artiste se confronte à la pierre et se découvre un premier protecteur Laurent le Magnifique.
 
S’il y a deux hommes qui ne s’apprécient pas dans la Florence du 16 ème siècle, c’est bien Michel-Ange et Léonard de Vinci. Cette rivalité est à son sommet lorsque les deux hommes doivent travailler au décor de la salle des Cinq Cents au Palazzo Vecchio, le cœur politique de Florence. Si pour Michel-Ange, le sujet est l’occasion de représenter une série de nus, d’études de corps ; pour Vinci, il s’agit plutôt de figurer la mêlée, la brutalité de la bataille. Ce sont en réalité deux conceptions esthétiques qui s’affrontent sur les murs du Palazzo Vecchio
 
Les dernière années de l’artiste sont marquées par la hantise de la mort. Sa dernière œuvre, la Pieta Rondanini, est le reflet de ses tourments intérieurs. Michel-Ange retravaille le marbre à plusieurs reprises pour finalement le laisser dans un état embryonnaire, imprégné de douleur et d’effroi.

La Chapelle Sixtine et la Création d'Adam

C’est à partir d’un bloc mis au rebut que Michel-Ange réalisa l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre, le David. Ce sujet est l’occasion pour l’artiste de se confronter au nu masculin. Dépassant la tradition qui fait de David un jeune adolescent, Michel-Ange le transforme en véritable éphèbe antique par le contrapposto, le déhanchement, et l’étude des muscles. La statue est pleine d’énergie contenu. David est face à son ennemi, prêt à agir comme nous le montrent la tension de ses deux mains et le genou légèrement plié. Son regard intense aux sourcils froncés révèle l’homme face à son destin. C’est un sentiment mêlé de peur et de confiance qui agite le héros ; rien n’est gagné tout repose dans les mains de Dieu.